Aïn-EL-Turck La Plage

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Essor du village

Aïn-El-Turck dans le passé

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Une nouvelle vie va commencer, mais il va falloir réparer les erreurs de la période d'isolement et de pauvreté durant laquelle les Aïn-El-Turckois vont commettre une erreur monumentale dont ils paieront le prix pendant des décennies : ils ont procédé à un déboisement en règle de la plaine et des flancs du Murdjajo.

Quelques années plus tard, il ne restera plus un seul pied de thuya sur le territoire de la commune. A la moindre averse, une quantité énorme d'eau boueuse déferle vers la mer. Sur son passage, cette masse d'eau produit des affouillements au pied de la montagne, l'eau envahit le village ; la rue principale devient un torrent qui désempierre la chaussée et dépose son cône de déjection au nord du village.

Les inondations furent nombreuses depuis 1850 ; la Municipalité s'en alarma et, le 28 mai 1878, elle chargea M. Valette, agent-voyer de circonscription, de dresser le plan d'un canal de dérivation qui fut construit peu après. Mais, malgré ce canal, les inondations ne se comptent plus à Aïn-El-Turck. Le mal va aller en empirant parce que le défrichement des dunes qui se poursuivra sans relâche pendant encore 3 ans prépare la plaine à l'inondation et à l'envahissement des sables.

M. Julien, qui fut Maire de 1878 à 1881, avait pourtant prévu le danger : le 23 janvier 1879, il prenait un arrêté dont voici le 1er article :

"Art. 1 - Il est défendu d'extraire les souches de toute essence sur tous les terrains communaux et de couper les branches de thuya dans la partie Ouest de la commune à partir du présent arrêté".

Comme la plupart des arrêtés municipaux, celui-ci resta lettre morte et le massacre continua. Mais la situation va bientôt changer car le désenclavement d'Aïn-El-Turck va donner un coup de fouet au développement de la commune, grâce à la route de la Corniche certes, mais aussi grâce au dynamisme des différentes Municipalités qui vont se succéder.

Dès 1885, on sent un regain d'activité, de nombreuses maisons sont construites dans le village, des plantations d'arbres embellissent la commune, des trottoirs sont construits, les rues sont éclairées.

En 1900, un colon, M. Debaix Maurice, décide de lotir son terrain en  bordure de la plage pour la construction de villas qui devaient constituer le noyau d'une station balnéaire : l'opération fut un succès, le faubourg Saint-Maurice voit le jour.

La Municipalité, à son tour, relève le défi ; elle vend des terrains, cédés par les Domaines Maritimes, s'étendant de Saint-Maurice au canal de déversement de la Daya : 112 lots sont créés et cela va donner lieu à une spéculation effrénée.

Les amateurs de pêche vont suivre le mouvement et vont s'établir de l'autre côté de la plage, vers l'Ouest, au Cap Falcon.

Des Oranais commencent à venir s'installer durant l'été. Des baraques commencent à s'élever jusqu'au moment où la Municipalité lotit des terrains. Dès lors, de belles maisons sont construites.

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En 1896, M. Olio avait construit la première baraque, en 1906, on en comptait 12.

En 1913, 30 maisons ou cabanons sont construits sans compter les maisons des primeuristes que l'on bâtit petit à petit entre le Cap et le Pain de sucre.

En même temps que le démarrage du Faubourg Saint-Maurice commence également en 1900 la construction de Trouville.

En 1905, c'est au tour de Saint-Germain de voir le jour, grâce à une société immobilière composée de MM. Pitollet, Vassas, Pessoles et Bouix.

En 1910, sur un terrain appartenant à M. Godefroy Bouisse (un colon de La Sénia) est créé le Faubourg de Bouisseville, puis en 1912, le Faubourg de Saint-Roch-sur-Mer.


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Sur la propriété de M. Soulié sont bâties la Cantine Soulié et la villa Manhès (je pense qu'il s'agit de la famille Manhès, libraire à Oran).

Aïn-El-Turck devient la station balnéaire d'Oran et prend le nom d'Aïn-El-Turck-la-Plage.

Urbanisation d'Aïn-El-Turck en septembre 1913

Légende : 1. Vers le poste radiotélégraphique - 2. Château d'eau - 3. Chapelle Saint-Maurice - 4. Marabout de Sidi Mohamed Moula el Bahar - 5. Douane - 6. Poste - 7. Ecole de garçons - 8. Ecole de filles - 9. Mairie - 10. Eglise Saint-Antoine-de-Padoue - 11. Cimetière - 12. Abreuvoir et lavoir.


Un tramway devant à l'origine relier Oran à El-Ançor via Aïn-El-Turck est en chantier, mais il n'ira pas jusqu'au bout. Aïn-El-Turck sera le terminus de cette ligne.

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Ce tramway, appelé T.O., fonctionnera, dans des conditions économiques pas très satisfaisantes, jusqu'en 1939. Il sera remplacé à partir du 1er juillet 1939 par une ligne d'autocars : la S.O.T.A.C., notre Sotac qui restera en service jusqu'en 1964, date à laquelle elle cessera d'exister.



La commune, du Cap à St-Roch, va devenir la station balnéaire des Oranais et des Oraniens qui viendront y passer leurs vacances durant les 3 mois d'été.

Des Etablissements furent construits sur toute la côte, : hôtels, casinos, restaurants, établissements de spectacles comme, par exemple, le Casino de Deauville-sur-Mer (appellation qui ne résistera pas au temps), entre Bouisseville et Trouville, qui cessa ses activités avant la 2e guerre mondiale (il fut, du reste, occupé par Les Services de Santé, je crois, des troupes américaines et, à leur départ, resta abandonné. Seules deux familles algériennes l'occupèrent jusqu'à l'indépendance. Après l'indépendance, il fut réhabilité et transformé en hôtel de tourisme) ou bien comme le Casino de Paradis-Plage (appartenant à M. Pédotti, entrepreneur de maçonnerie, installé à Delmonte à Oran) restaurant, hôtel, casino, dancing qui organisait après la guerre des spectacles prestigieux où venaient se produire les plus grandes vedettes françaises de l'époque (je me souviens de Dalida, Gilbert Bécaud, Charles Aznavour, Mick Mychel, Gloria Lasso, Jean-Pierre Lombard ou les grands orchestres comme Los Machucambos). Cet établissement procurait à lui seul plus de la moitié du budget de la commune grâce aux taxes sur les jeux.


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On pourrait encore citer Les Sablettes de Mme Luch, le Bar Vincent, Frédérico, le Fantasio, le Stand Gasquet (inauguré les 12, 13 et 14 juillet 1930 en présence, d'ailleurs, de Mme Vve Bouisse), sans oublier bien sûr les hôtels d'Aïn-El-Turck, les pionniers : l'Hôtel Salanon, le Saint-Maurice, l'Eden-Roch, la Pinède ou encore les cinémas : Adrien à Aïn-El-Turck ou le Neptune de Dominguez à Bouisseville.


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Après la base de Mers-El-Kébir, ce fut au tour du chantier de celle de Bou-Sfer à être attaqué.

Avec les évènements de la Guerre d'Algérie, le territoire de la commune, avec ses très nombreuses villas inoccupées tout l'hiver et sécurisées du fait des installations stratégiques de Mers-El-Kébir et de Bou-Sfer, devint le lieu privilégié de résidence des familles d'officiers et la Villa Jeanne, leur mess.


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L'armée installa également un foyer de convalescence pour les militaires blessés, à la place de la colonie de vacances de Jean Bart..

Durant toute la guerre d'Algérie, Aïn-El-Turck fut un havre de paix par rapport à ce qui se passait dans les autres régions.


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L'été, la population de la commune décuplait (dans les années 50, on comptait à peu près 5 000 habitants l'hiver pour 50 000 en été et encore, dans ces chiffres, on ne tient pas compte des estivants qui ne  venaient sut les plages que le week-end, ceux que les cars de la SOTAC déversaient par milliers les samedis et dimanches ou ceux qui venaient camper quelques jours sur les plages, dans la Ferme Navarre ou aux dunes).  


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Mis à jour le 01/12/2022
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