Aïn-EL-Turck La Plage

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Evolution du village

Aïn-El-Turck dans le passé


Le 10 septembre 1850, le Ministre de la Guerre adressa une dépêche demandant le plan de délimitation et d'alignement du village, dressé conformément aux règlements et instructions en matière de voierie urbaine.

On trouvera ci-dessous le plan de distribution, d'alignement et de nivellement du futur village, établi par le Service des Bâtiments Civils.


Dès 1852, on trouvera des constructions dans le village comme on peut le constater dans le document suivant.

Figure n° 8 : Constructions existantes en 1852


Légende : 1. Douane - 2. Maison Louis LONGHI - 3. Maison OLIVERES - 4. Maison Pierre LONGHI - 5. Maison CHANEL et Charles PERRIN - 6. Maison GIBERGUES - 7. Maison PIOCHAUD - 8. Maison POCHET fils - 9. Maison PAREIL - 10. Maison BOTELLA Michel - 11. Maison VASSAS - 12. Maison COUDERC - 13. Puits, bassin, abreuvoir.


Aïn-El-Turck devenu donc une annexe d'Oran en 1850, un Adjoint au Maire d'Oran fut désigné et délégué comme Adjoint de Chef-lieu faisant office de Maire en la personne de M. Gouvion.

En septembre 1854, un Décret impérial créa le Centre de Bou-Sfer qui fut rattaché dans un premier temps à Oran.

En 1861, le Préfet d'Oran envisage de sortir, de distraire Aïn-El-Turck de la Commune d'Oran pour en faire une Commune de plein exercice avec Bou-Sfer comme Centre annexé.

Il constitue une commission qui devra donner son avis sur :

1°) l'utilité de la distraction des Centres d'Aïn-El-Turck et de Bou-Sfer de la Commune d'Oran et de                 constituer en commune Aïn-El-Turck,
2°) les limites du territoire à assigner à la nouvelle commune,
3°) la situation financière de la nouvelle commune.

Cette commission qui sera présidée par l'Adjoint spécial, Maire du Centre d'Aïn-El-Turck, M. Gouvion, comprendra 10 membres :

• MM. Froment Ernest, Olivéres Antoine, Bailly Nicolas, Julien Sébastien, Leloup Joseph, propriétaires à Aïn-El-Turck,
• MM. Semperes Gaspard, Crozet François, Grégoire Hyacinthe, Blanchot Ange-Marie, Paya Joaquim, Propriétaires à Bou-Sfer.


Le 17 octobre, cette commission donne un avis favorable.

Les propriétaires des Andalouses vont alors faire une pétition pour que leur Centre soit rattaché à la future Commune d'Aïn-El-Turck et non plus à Oran.

Cette pétition fut signée par les propriétaires terriens suivants :

MM. A. Blancho, M. Blancho, J.J. Feuillerat, Hébrard, Antrasse, J. Buès, J. Ruiz, Tichadou, J. Canton, Morguera, J. Boher, Asnar, Pérez, Dénot, H. Olivier, Fontena, Merceran, L. Edelin, P. Edelin, Babey, J. Macia, Gallandier, ainsi que 2 autres personnes dont les noms sont illisibles.

Le 23 mars 1864, un Décret impérial contresigné par le Maréchal Randon, Gouverneur de l'Algérie, érige le centre d'Aïn-El-Turck (en même temps que Mers-El-Kébir et Bou-Tlélis) en commune de plein exercice.

On trouvera ci-dessous la partie du décret qui concerne Aïn-El-Turck.


Art. 4 - Commune d'Aïn-El-Turck - La commune d'Aïn-El-Turck comprend le territoire indiqué au plan annexé et a pour limites :

• Au Nord   : la mer ;
• A l'Est       : le territoire de la Commune de Mers-El-Kébir ;
• A l'Ouest : l'Oued Atchan et l'Oued Madrag ;
• Au Sud  : La Crête Nord du Djebel Murdjajo, le chemin d'Aïn Berzoug à Oran et l'Oued Berzoug.

Elle a pour sections :

• 1° Le centre de Bou-Sfer
• 2° La plaine des Andalouses

Art : 5 - Le corps municipal de la commune d'Aïn-El-Turck se compose comme suit :

• 1° Du Maire
• 2° De trois adjoints, dont un pour chacune des sections de Bou-Sfer et des Andalouses
• 3° De six conseillers municipaux, dont quatre Français ou naturalisés Français, plus un étranger ayant au moins deux années de résidence en Algérie, dont une dans la circonscription communale, un indigène musulman.


Le 24 décembre 1864, une lettre préfectorale demande l'état des douars et fractions de douars situés sur le territoire de la commune et toutes les observations sur le passage des indigènes sous l'Administration civile.

Il faut signaler pour la compréhension de ce dernier point que l'Algérie, jusqu'aux années 1860, était composée de 3 types de territoires :

• le territoire civil, terre de colonisation au régime théoriquement civil où les Européens, nombreux, détiennent le pouvoir,

• le territoire mixte, terre de colonisation future, où le pouvoir est bivalent, c'est-à-dire que les Européens, peu nombreux, sont administrés selon le régime français et les Indigènes selon le régime militaire,

• et enfin, les territoires militaires peuplés presque exclusivement par des tribus indigènes sous domination des Bureaux arabes chargés de leur haute direction.


Depuis le 1er août 1848, la Province d'Oran n'est plus territoire militaire, Oran ayant été érigée en Commune de plein exercice à cette date. Aïn-El-Turck fait partie intégrante de celle-ci et deviendra même un Centre en 1850 et pourtant, les Indigènes restent malgré tout sous l'autorité des militaires jusqu'en 1864, date à laquelle ils passent sous juridiction civile.

Les 2 annexes de Bou-Sfer et des Andalouses, mieux desservies par la seule route des Crêtes qui a été refaite et élargie, vont se développer et s'agrandir au détriment d'Aïn-El-Turck, enclavé. Et c'est logiquement que ces 2 Centres vont être séparés d'Aïn-El-Turck. Bou-Sfer va être érigé en commune de plein exercice, avec les Andalouses comme section, par Arreté préfectoral du 23 octobre 1869.

Le 1er mai 1892, les Andalouses vont, à leur tour, devenir commune de plein exercice sous le nom d'El-Ançor.

Le village d'Aïn-El-Turck, bien assis dans une plaine fertile, très sûre et très saine, aurait dû prospérer et se développer rapidement si des voies de communication l'avaient mis directement en relation avec Oran et Mers-El-Kébir. En même temps que la création du Centre, la route d'Oran aux Andalouses avait été refaite... mais, malheureusement, elle ne desservait pas Aïn-El-Turck ; il y avait bien deux embranchements, l'un qui partait de la source d'Aïn Khadidja, mais le chemin était très accidenté et souvent impraticable l'hiver et l'autre, obligeant à faire un détour vers Bou-Sfer.

Aussi, pendant près 30 ans, Aïn-El-Turck vécut à l'écart de la civilisation et resta un des Centres les plus arriérés de l'Oranie, ses habitants vivant dans un isolement total.

Mal desservis, isolés, les Aïn-El-Turckois furent dans l'impossibilité de pouvoir écouler leurs productions à des prix rémunérateurs. Certains ayant perdu patience, regagnèrent leurs lieux d'origine.

Ceux qui restèrent, vécurent pauvrement pendant quelques années encore et se bornèrent à cultiver des céréales et un peu de vigne.

En 1885, la route du littoral entre Oran et Aïn-El-Turck, que l'on va appeler la route de la Corniche, est inaugurée au prix d'un travail colossal de plusieurs années et Aïn-El-Turck, enfin relié directement à Oran, sort de son isolement.

Mis à jour le 01/12/2022
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